Paris, le 5 février 2021

 

Monsieur le Président,

Je me permets de vous interpeler concernant le sondage Harris Interactive du 24 janvier dernier.  

A quinze mois de l’élection présidentielle, une tendance semble en effet se confirmer. Si votre victoire reste acquise contre la candidate du Rassemblement National, elle se jouera dans un mouchoir de poche. Marine Le Pen arriverait même en tête au premier tour, d’une courte tête, certes, mais suffisamment pour souffler un vent glacial sur 2022.

Cette information ne saurait être prise à la légère. Elle ne fait que confirmer les résultats des derniers scrutins locaux. Cette fois, c’est certain, le RN ne fait plus peur. Le vote Marine Le Pen apparait désormais aux yeux de nombreux électeurs comme une option acceptable, un vote envisageable, un choix presque assumé… celui qu’ils n’ont pas encore essayé.

L’autre enseignement de ce sondage indique une participation électorale en baisse par rapport à 2017. Selon les enquêteurs, la proportion de personnes n’exprimant pas d’intention de vote au premier tour – comptant donc s’abstenir, voter blanc ou voter nul – atteint un niveau nettement supérieur à celui observé lors du 1er tour de la dernière présidentielle. 

Cette proportion grandissante d’électeurs qui rechignent à accorder leur voix par défaut montre l’essoufflement du ‘’vote utile’’ anti-Marine Le Pen. Or, c’est précisément l’absence de mobilisation électorale qui pourrait faire basculer le résultat en faveur du Rassemblement National. Il en est ainsi de la mécanique comptable des pourcentages.

Le cocktail est explosif. Allez-vous réellement prendre le risque de laisser Marine Le Pen l’emporter pour de mauvaises raisons ?

La solution pourrait venir d’un autre sondage publié en mars 2017. Selon cette étude, si les Français en avaient eu la possibilité, près de 40% d’entre eux auraient préféré voter ‘’blanc’’ plutôt que de voter pour un des 11 candidats en compétition. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (44%) et de Marine Le Pen (35%) auraient même été les plus enclins à utiliser le vote blanc pour exprimer leur insatisfaction politique.  

Le sondage de l’Ifop nous révèle ainsi que le vote blanc constitue un barrage aux extrêmes qui se nourrissent principalement de la colère des électeurs. En d’autres termes, la reconnaissance du vote blanc au premier tour aurait pour effet d’agir comme un filtre démocratique en ne laissant passer au second tour que les deux finalistes ayant reçu le plus de votes d’adhésion à leurs programmes. Elle écarterait les candidatures d’opposition construites uniquement sur le sentiment de ras-le-bol national et éviterait à l’ensemble des Français de vivre pendant cinq ans avec les conséquences d’un choix funeste effectué par défaut. 

Le 26 février 2019, vous m’aviez fait recevoir par Fabrice Aubert, votre conseiller Institution, afin de lui exposer les arguments qui plaident objectivement en faveur de la reconnaissance du vote blanc. 

Aujourd’hui plus que jamais, face au danger d’un second tour incertain, je reste convaincu qu’en intégrant cet outil au premier tour du scrutin présidentiel, vous éviteriez au peuple Français le risque insensé de voir le Rassemblement National s’installer durablement à l’Elysée. 

Il est encore temps, Monsieur le Président !

 

 

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